La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé, le 8 mars, la mise en œuvre de mesures pour renforcer la prise en charge de l’endométriose. Cette maladie gynécologique liée à la présence de tissu semblable à la muqueuse utérine en dehors de l’utérus engendre de fortes douleurs pendant les règles et lors des rapports sexuels, de la fatigue ou encore des troubles intestinaux.
Sensibiliser la population et le monde médical
Alors qu’elle touche une femme sur dix en âge de procréer, l’endométriose demeure souvent méconnue du grand public, mais aussi des professionnels de santé. Le but du ministère est donc de « faire connaître la maladie et sa prise en charge ». Il souhaite pour cela « informer les élèves dans les collèges et les lycées sur la maladie et sensibiliser les futurs professionnels de santé ». En parallèle, le délai diagnostique – qui est actuellement de sept ans en moyenne – doit être amélioré pour pouvoir soigner et accompagner les adolescentes précocement. Le plan prévoit de « rechercher les signes d’endométriose dans les nouvelles consultations obligatoires du calendrier de suivi médical de l’enfant et de l’adolescent, à 11-13 ans et 15-16 ans pour les jeunes filles », mais aussi d’intégrer « la recherche de signes d’endométriose dans les consultations dédiées à la santé sexuelle des jeunes filles entre 15 et 18 ans réalisées par les médecins ou les sages-femmes et [de] mobiliser également les services universitaires de médecine préventive et de promotion de la santé ».
Créer des « filières endométriose »
Aujourd’hui, une fois le diagnostic posé, l’accès aux soins des femmes n’est pas le même sur tout le territoire. Pour mettre fin à cette inégalité de prise en charge, Agnès Buzyn veut mettre en place, dans chaque région, une « filière endométriose » qui regroupe des professionnels de ville et hospitaliers, des médecins généralistes, des gynécologues, des chirurgiens, des sages-femmes ainsi que des associations de patientes. Un groupe de travail national sur le sujet doit voir le jour « pour définir le contour de ces filières, d’ici l’été ». Les agences régionales de santé (ARS) viendront ensuite finaliser le dossier à la fin de l’année 2019.